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Oeuvre indisponible à la vente, elle a été proposée dans le cadre de l'exposition "FAB 2024"

Le grand bassin de Marquayrol vers la maison

Huile sur toile, signée en bas à droite.
95 x 79 cm

Provenance
Collection particulière, France

Avis d'inclusion dans les archives ayant servi à l'élaboration du catalogue raisonné d'Henri Martin délivrée par Marie-Anne Destrebecq-Martin.

Henri Martin à Marquayrol : le peintre en son jardin 

En 1899, Henri Martin fait l’acquisition d’un grand domaine de près de 30 hectares dans le Lot, à Labastide-du-Vert. L’atelier qu’il a fait construire sur la colline et qui ouvre sur la vallée du Vert, ménage de spectaculaires points de vue. Les abords de la maison sont également conçus comme de petits théâtres. La lumière, tantôt dorée à l’automne, plus vive au printemps, la neige parfois, viennent habiller ces décors : les pergolas et la vigne, les trois bassins, le portail, la terrasse, la trouée vers le jardin depuis la maison, deviennent ainsi des motifs récurrents dans l’oeuvre du peintre, des fragments choisis qui lui donnent l’occasion d’exercer sa palette et ses pinceaux. À Marquayrol, Henri Martin semble avoir trouvé tout le nécessaire et à compter de 1923, il ne quitte plus tellement cette demeure où il ne passait jusqu’alors qu’une partie de l’année, du printemps à l’automne. Comme Monet à Giverny, comme son ami Le Sidaner à Gerberoy, Henri Martin va concevoir en son domaine un inépuisable champ d’intérêt pictural, auquel il s’attachera jusqu’à la fin de ses jours.

La place de ces jardins dans l’oeuvre du peintre est telle qu’un nombre très important de tableaux dans sa production y est consacré, variations dans lesquelles la lumière papillote légère sur les feuillages ou s’épanche sur la vigne rousse, qui meurt pour la saison. 

Autour du bassin en demi-lune qui fait face à la maison, la margelle ponctuée de pots de géraniums, qui font comme autant d’ornements rouges et rose à la boutonnière d’un habit d’une verdure exubérante, accueille aussi, sur son piédestal, la sculpture d’un Enfant à l’oie, réplique romaine d’une statue grecque dont la reproduction était en vogue au XIXème siècle, au point d’avoir été choisie pour venir orner les abords du bassin de Marquayrol.

Aujourd’hui, plus de quatre-vingts ans après la mort de l’artiste, les jardins d’Henri Martin reprennent vie grâce à des passionnés fédérés autour des nouveaux propriétaires du domaine. Longtemps retournés à l’état sauvage, les massifs colorés du peintre ressuscitent à l’identique ou presque grâce… aux tableaux! D’éphémères modèles, les floraisons, une fois peintes, ont accédé à l’immortalité et peuvent à leur tour redonner vie aux décors imaginés par Henri Martin.